farioli
06 avr

Phalènes


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Plus beau que les branes et les transparences, plus beau que le ciel peints par Véronèse, plus que ce matin froid au sortir d’une grotte humide, plus beau que tous les sourires qu’il contient et plus. Plus beau que les horizons les plus complexes à établir, plus beau que tous les débuts et toutes les fins, plus beau que les dieux et les torses humides des diables, plus beau que les lichens, plus beau que les mousses, les super cordes et le boson de Higgs, plus beau qu’un géant de mousse occupant toute la cinquième avenue et observé du bureau en acier brossé de Miss Mapsida.
Plus beau que la conception même de la beauté : l’amour.
L’amour dépasse toutes les contraintes possibles et n’a aucun nombre pour le définir. Les hommes ont dit : Dieu est amour, maladroitement, parce qu’ils désignaient ce qu’ils ne comprenaient pas par un fait qui semble les transporter vers. Alors doit-on se poser la question de l’origine de l’amour ? Si les hommes ont créé l’amour, ce qu’il semble plausible, alors l’amour, cette insolubilité matérielle, dépasse en valeur la valeur de toutes les divinités possible. Si, il ou elle te dit : je te hais et que tu réponds : je t’aime (phrase aussi bête que magique), elle ou il devrait selon un code de civilisé (e) faire machine arrière. Il semble qu’il soit interdit, sous peine d’endurer la pire des turpitudes plus longtemps que durant l’éternité sens dessus-dessous, de refuser l’amour qui vous est soufflé et, partant, insufflé. Il n’y a pas de mathématiques de l’amour, de cosmogonie de l’amour, de philosophie de l’amour, de psychologie ou sociologie de l’amour et encore moi de sémiotique de l’amour. Surtout aucun préfixe ne vaut pour l’amour et certainement pas : méta. Admettons méta-table ou méta-chaise, presque méta n’importe quoi, mais, en aucune façon, jamais ne peut exister de méta-amour.
La bagagerie de ce mot, son transvasement dans le caniveau de la communication, son appauvrissement par réduction au plus grand commun dénominateur ne sont pas du domaine de la beauté dont il est question ici. Valise, il est devenu, bringuebalé de gare en gare sur ses roulettes en plastoc. Que reste-t-il ? de toute cette mystification de roman photo ? Rien. Cependant, parce que le langage est lent à se renouveler, parce qu’il a tendance à s’épuiser du côté des hautes sphères du cœur et de la raison parce qu’il faut vaille que vaille que tout soit égal à tout, alors les mots nous offrent leur allure cahotante, exténués de rouler sur les quais et d’attendre toujours une destination qui puisse leur rendre leur dignité de mot et non pas de baratin. Voilà qu’il et elle s’avancent, ici masculin singulier dans une singularité créatrice et là féminin pluriel dans une fascination pour l’occupation d’autres espèces que le nôtre : amour, amours. Tout neuf, tout rose comme le cul des putti : l’amour et sa vraie flèche irréversible. Existent-ils ?
En général, par mythologie, par fragments, chacun imagine l’avoir rencontré. Écrire à son sujet pourrait signifier : je l’ai côtoyé et à tel point que je suis propre à en parler subtilement. Pourquoi pas ? Tous les espoirs sont permis à ceux qui prennent librement la plume. Admettons que de l’amour nous ne gardions que la mythologie : une sorte de projection vers le désir de ce qui est plus beau que l’idée même de la beauté. Duvet tombant, sans temps pour ne parcourir que celui des brises les plus signifiantes qui n’ont qu’à faire tourbillonner encore et encore entre feuilles et phalènes. Valse : la tête tourne et le regard de l’autre s’intègre au nôtre comme si, à deux, ils devenaient le télescope de leurs âmes qui, à tout prendre, peut distinguer leur alter réglo. ( extrait du Livre De L’Amour)