farioli
20 jan

Tristes tropiques


Warning: file_exists() [function.file-exists]: open_basedir restriction in effect. File(/mnt/124/free.fr/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/cache/f6c7058ad118cfbdf37b16a836cbcf5b.jpg) is not within the allowed path(s): (/mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b) in /mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/image-shadow.php on line 198

04p5.jpg«C’est bien, petite, nous ne retournerons pas là-bas, nous serons tes serviteurs, continue ton chemin pendant que nous irons présenter la sève au lieu de ton coeur aux seigneurs,dirent les messagers. » (Recinos.)
« Voici le coeur dans le fond du vase, dirent les serviteurs aux Camé. Ceux-ci le mirent dans une poche.Il faut souffler sur le feu. et le placer sur le brasier, ordonna Hun Camé. Ils le mirent au-dessus du feu et quand il allait finir de. se consumer, ils entrèrent tous pour voir et. sentir la fumée produite par le sang et qui était très odorante. Ils, en restèrent tout étourdis dans leurs grottes tandis que les tukur allaient rejoindre la jeune fille ; et quand ils arrivèrent près d’elle ils se firent ses serviteurs. C’est ainsi que finirent les seigneurs de Xibalba, ils furent tous étourdis et joués par la jeune fille. » (Villacorta.)
J’ai détesté les critiques du film Apocalypto, celle blablateuse de Libération, mais cultivée au-delà de ce qui est nécessaire pour parler d’un tel film à chaud : trop désinvolte pour moi qui aime tant la désinvolture. Celle mieilleuse, cul serré du Monde : on a l’impression que Jean-Luc Douin a joué hier aux Indiens dans l’allée fleurie du boulevard Pereire tant son humour est fléché au curare parisien. Voir cette phrase subtile : « Le héros du film a l’habitude de mettre un tigre dans son moteur : on l’a vu, dès le début, traquer pieds nus et à une vitesse record un cochon sauvage pour son barbecue, sans risque de contrôle antidopage », rigolo, non ? Je ne parlerai presque pas de la critique de Télérama qui est passée complètement à côté : c’est le genre de critique lamentable de viduité qui confond aiguille à tricoter et sarbacane, à moins que son auteur se soit endormi pendant la séance ; il me semble que cette hypothèse soit la bonne. Voilà une partie de son pitchouné : « notre héros, Patte de Jaguar, vit en harmonie avec la Nature, la Forêt, ses Frères Humains ; bref, tout le monde. Jusqu’au jour où une escouade (on n’ose pas dire « commando », pas assez Authentique) de Mayas superméchants et supertatoués tombent sur son village, violent et massacrent les uns, et emmènent les autres en esclavage. » ZZZZZZ !
La critique de l’Huma montre une complète méconscience de l’accent d’humanité sincère émouvant et lyrique que dégage cette oeuvre qui, entre parenthèse, est un film fait par des amérloques avec des acteurs, du pognon, des outils sophistiqués et des figurants plus ou moins bien payés comme ceux Cecil Blount De Mille à moins qu’il faille jeter à la poubelle de l’histoire tous les films de Cecil Blount DeMille et pourquoi pas ceux de John Huston : le sempiternel interligne « US go home » de l’Huma fini par montrer une véritable étroitesse d’espace. Comme je l’ai toujours dit, j’en fais le pari sur l’histoire, au parti, ils finiront par n’être que quelques permanents dans ce monde qui est une jungle, il faudra alors songer «à repartir à zéro ». Le film de Mel Gibson devrait, à ce titre, être très utile au PC, car pour nos cœurs “à gauche” la pointe d’obsidienne fait depuis longtemps pas mal son travail. Pour avoir toujours aimé ce genre de cinoch, je n’ai même pas réfléchi une seconde sur Les madissimes positions politico-religieuses de Mel Gibson et son affiliation aux AA. Je sens exactement comme Frédéric Mignard dans AVOIR- Alire : « On pense évidemment à La forêt d’émeraude de Boorman pour le côté fable sociologique et écologique, mais surtout à Aguirre de Herzog et Apocalypse now de Coppola pour cette fureur démente et décadente qui saisit les indigènes au fur et à mesure que l’histoire se déploie et que le destin rattrape chacun des protagonistes à l’échelle individuelle ou collective. » J’ai pour habitude de voir une oeuvre et avant tout m’en tenir à elle. Le reste, c’est de l’anecdote, du parti pris, des oeillères invisibles en écailles de tatou. Ce cinoch je le connais par coeur ouvert, parce qu’il me parle depuis toujours.