farioli
24 mar

Fondamentaux


Warning: file_exists() [function.file-exists]: open_basedir restriction in effect. File(/mnt/124/free.fr/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/cache/37e84d438faab2fad8ec8d964145ec94.jpg) is not within the allowed path(s): (/mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b) in /mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/image-shadow.php on line 198
simoun.jpgDans Ecrits Sur l’ART ( 1867 –1905) J. K Huysmans reprend des paroles de Fromentin :
« Ah! la vie, la vie! le monde est là, il rit, crie, souffre, s’amuse, et on ne le rend pas! Moi, j’étais un contemplatif et je suis allé vers l’Orient, vers les pays calmes et grands, dans la vie primitive. Si ma vie était à refaire, je ferais peut-être autrement ; mais enfin, j’ai rendu les aspects et les passions, les dernières grandeurs d’une race qui s’en allait, et c’est encore de mon siècle ; je n’ai pas passé ma vie à peindre la matière inerte…
… Je ne veux pas dire qu’il faille avoir beaucoup d’esprit, mais voir l’esprit des choses, qui est énorme et découle de toute la nature comme l’eau coule des fontaines ; mais voyez donc comme ces peintres de la modernité sont bêtes ! J’étais chez l’un d’eux, il y a huit jours. Entre, avec un moutard morveux fabriqué dans les lieux de la Reine-blanche, une petite fille de vingt ans, l’air canaille, jolie comme tout et pour un sou de noir de fumée sous les yeux ! superbe à faire pâmer « un voyant». Le peintre la fait se débarbouiller, flanque le moutard dans un coin, jette une belle robe de velours sur cette catin, lui met un bibelot dans les pattes, et cette salope, si jolie à peindre en salope, devient une dame regardant une chinoiserie ! La modernité, mon jeune ami, la modernité !! - Il fallait aller chez une vraie dame, si l’on voulait peindre une dame ! »

On peut dire qu’il y a là, esquissé, ce qui, avec le triomphe ready-made, sera le sceau de l’art du XXe siècle : le bricolage. Or le siècle des bricolos introduit par l’amertume de Fromentin s’étire, en saut à l’élastique, sur ce qui est l’art de ce début de XXIe siècle : le retour de manivelle. Le bricolage, cela va de soi, correspond au consumérisme, à la mondialisation, à la gadgeterie universelle où, par million de tonnes, se répandent par tankers entiers, pour des clopinettes, les cadeaux d’entreprises qui agrémenteront l’esprit d’avoir ; l’esprit d’avoir plus pour le moins possible. Margaret Mead ne montrait pas autre chose lorsque dans Une éducation en Nouvelle-Guinée elle décrivait la jouissance à la possession d’un nouvelle sorte de coquillage. L’émerveillement devant ce qui scintille démontre que tout en étant de terribles prédateurs nous gardons nos âmes enfantines. Après que se lancèrent, par la maîtrise d’un certain hasard des allumettes sur une vitre éclatée, l’art fût épris de ce scintillement. Plus tard, passé le temps des frustrés vainqueurs et celui des chiens non plus de maîtres mais devenus maîtres, il faudra bien essayer de mettre de l’ordre dans ce bazar. Retrouver ces choses bizarroïdes (pour un borgne) dans l’œil du cyclone. Cyclones? En effet, les cyclones passent et emportent dans les airs les bijoux de l’archiduchesse en oubliant qu’existait le bandage herniaire du rond de cuir.