farioli
06 avr

Confidences


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bracelli-1.jpgCet été-là, accoudés au zinc d’un bar, nous avions vingt ans. Lorsque nous avions réellement soif notre boisson préférée était le Perrier menthe avec beaucoup de glace. Cependant, pour frimer et nous exister les neurones le Whisky pur malt venait en premier suivi du cognac Hennessy en fin de soirée. Mon ami vint me faire une confidence d’autorité qui avait mis son cortex à bout pendant quelques mois :
- J’ai trouvé, me dit-il, la pensée va finir par s’émanciper du matériel. C’est une condition sine qua non pour son développement. Le corps humain n’est qu’une enveloppe transitoire pour quelques millénaires seulement. Demain, je t’expliquerai cela en détail.
La vie, ses aléas, nous ne nous sommes jamais revus. Mon ami est mort sans que je ne sache jamais quels étaient les détails qu’il aurait pu me confier. Connaissant son sérieux, et le pointu de ses analyses, je doute que cette confidence, subreptice puisse avoir été émise sans l’accréditement d’une puissante réponse. Ce n’était pas un rêveur, ni un utopique mais quelqu’un qui ne posait pas d’affirmation sans que ces certitudes soient finement enchâssées dans un anneau mental coulé dans de l’or, mieux, du platine. Son cerveau avait une sacrée avance sur notre temps et faisait cavaler sa conscience dans des espaces aux nombres de dimensions impressionnants où le cercle comme figure n’était qu’un barbarisme et la sphère un jouet. Nous ne sauront jamais, de même que nous ne sauront jamais ce qu’avait en tête Evariste Gallois lorsqu’en note de marge, sa dernière et fameuse nuit, il déplora son manque de temps. Non que je compare la force mentale de mon ami au mathématicien, mais il y a dans cette urgence perdue quelque chose de ressemblant. L’oubli et la poussière sont les deux grandes qualités de ce qui nous semble exister. Paris ne sera jamais mis en bouteille, dommage.