farioli
15 mai

La route de la ruine


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499poiu.jpgNous sommes noyés par les images. Elles sont devenues les témoignages constants de notre désir de ralentir le temps. Mais ce n’est qu’une illusion très vite nous nous rendons compte que nous n’avons pas le temps de retenir ce moment. La quantité est mortelle. C’est comme la quantité de poison. L’image qui était conçue pour que nous devenions les maîtres du temps, nous a transformés en maître de l’oubli. J’irais jusqu’à dire que nous devenons à mesure un peu plus des « sapiens forguet me now». Le site de flickr en état réel montre cette frénésie d’un temps saccadé ; rendu, pourrait-on dire, malade. Un temps parallèle qui, en montrant trop et en trop de fragments, ne nous montre le monde que comme une amphore cassée, pratiquement ruinée. En ce sens, la photographie est la marque de la ruine. Elle dynamise la ruine du monde. Je me souviens de cette réflexion d’un anthropologue disant que les Indiens qu’il avait étudiés ne regardaient pas les photos comme « nous », mais demeuraient une heure sur une image en commentant toutes sortes de détails qu’ils voyaient. Détails/signes que ne distinguait pas l’anthropologue. Sans doute en fut-il ainsi avec les daguerréotypes. Au temps du noir et blanc et des premières couleurs, nous avions aussi quelques clichés qui pointillaient notre vie… Mais c’est du passé, déjà lointain, d’un autre siècle. Faites cette expérience de l’oubli en restant une demi-heure à regarder ce qui advint dans le monde sur le site Flickr. Posez-vous la question : qu’en ai-je retenu ? Dorénavant, les torrents d’images qui semblent tant nous montrer ne nous montrent plus rien. Plus rien, plus rien, plus rien.