farioli
17 mai

Poussières


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06_frenchconnection_1.jpg(  Ce texte est en fait le texte complet écrit dans mon Livre du Sexe et dont j’avais bricolé un extrait ici). On n’y peut rien le blog est typiquement un amas de poussières virtuelles)


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La poussière est liée à toute activité de la matière fusse-t-elle virtuelle. Aujourd’hui, il existe des solutions anti-spams qui marchent peu.
L’une d’elles est la délation. Envoyer le courriel qui vous assaille et le site flic virtuel se chargera de trouver le coupable. Souvent le coupable c’est vous. Votre ordinateur est infecté de mini-programmes qui renvoient les spams que vous recevez. De la poussière virtuelle et d’autres particules et particularités que vous ne connaissez pas et qui se servent de vous. Rien de neuf ; votre génétique se sert bien de vous à des fins qui vous dépassent encore plus.

En lisant ce texte assez banal, on pourra avoir du mal à intégrer la technologie de communication Internet aux vœux d’un esprit littéraire. C’est même dur de décoller pour quitter le caractère de mauvais reportage, car nous devons voyager dans un monde qui est l’ennemi juré de la littérature et l’ennemi juré d’une raison esthétique aussi négligeable que possible : monde de la vitesse de l’information, monde des rêves cassés, monde du nombril, monde d’une rue qui s’escrime à tendre vers un infini de l’information en temps réel.
C’est cet infini qui fait problème : une eau traîtresse où les esprits faibles ne peuvent que s’y noyer. Nous voici donc en présence virtuelle d’un monde sédimentaire, vaseux. Sans doute, ce fond, ce dépotoir, cette lie, ne sont que transitoires. Et, bien plus tard, au gré des lignes à venir, ce texte deviendra comme l’écho obsolète d’un passé pendant lequel l’archaïsme de cette époque du début du troisième millénaire s’était sophistiqué par l’intermédiaire d’une complication de tranches inutiles s’annihilant au regard et au savoir les unes les autres.
Pourquoi, aujourd’hui, une des majeures activités du premier réseau mondial de communication appelé Internet est-elle le sexe ?
On aurait pu croire que dans une société où l’argent mène la danse, l’argent aurait pu être l’activité principale lié au commerce. Et l’on aurait eu raison. En fait, l’argent et le sexe font bon ménage et se partagent le gâteau parce que le sexe est le commerce absolu. Pourquoi cette combinaison plus qu’une autre ? La réponse ne sera pas dans ce texte : réponse virtuelle à la vertu. Pour l’instant, à force d’être envahi par du courrier publicitaire ayant trait au sexe, on peut voir l’évolution de l’appel d’offre. Toutes les stratégies pour appâter le client, leur sélection, leur adaptation, leur progression. Il y a eu et il y a la lettre type. C’est un collage en quadrichromie de photos, à caractère pornographique, une exhortation de clichés et de vidéos envers des filles à "mater" après payement : c’est un peep-show virtuel et universel. Il y a eu, il y a tous genres de lettres dont la facture minimaliste laisse présumer qu’il s’agit d’une amie ou d’une âme seule, injustement abandonnée. Mais l’adresse de contact qui suit ne laisse aucun doute sur le piège grossier. Si, par malheur, curiosité ou intérêt, vous vous rendez dans un de ces sites, vous serez emprisonné dans une toile de fenêtres où se mélangent dans une vraie partouze de couleurs : le sexe, le casino, les machines à sous, les tirages de toutes sortes et dont vous n’échapperez qu’à la suite d’opérations radicales : bloquer les fenêtres surgissantes, désactiver les modules externes ou fermer votre navigateur.
Dans votre courrier, comme de bien entendu, il y a la pub pour les produits dérivés du sexe, mais vraiment dérivés, du genre : « Mon pénis a gagné 5 cm de longueur grâce à Fast Size, ci-jointe la photo de l’objet qui ressemble à une paire d’attelles en alu avec des élastiques noirs dans l’esprit du nouveau design post-natal du newnewnew.
On imagine la lypémanie du pauvre gars qui dort avec ce truc toutes les nuits dans l’espoir de s’identifier à une porno star. En voyant ces semi vits de la nuit transformés en pines de cheval, Shakespeare pourrait à nouveau souffler à l’oreille de Borges : I meet the nightmare. Rentrez dans ces cavernes d’Ali Baba et ses milliers de voleurs, vous trouverez le trésor de la vulgarité contrainte hors toutes contraintes. Des millions de pages ou femmes, hommes, enfants et animaux y sont dépecés de leur moindre dignité. Ce qui est vrai dans le virtuel est encore plus vrai dans le réel physique de cette planète. Alors, par l’inflation, par ce déploiement d’offres et demandes concurrentielles, par votre intrusion, malgré vous, dans ce tripot au soubassement des tabous gérés par des Tarasboulba invulnérables, où la femme est réduite à ses orifices, autant préparer votre carte de crédit. Autant vous attendre au pire dans ces cercles de jeux plus viciés que vicieux. De l’autre côté ils s’affairent. Comment faire pour dilater plus et remplir plus ces ouvertures ? Des hordes de processeurs dont le ou les vôtres travaillent d’arrache pied pour arracher le faux pied de cette clientèle qui par millions vaut des milliards. Nulle doute que la charcuterie finisse par s’en moêler et elle s’en mêle. Nous pouvons prévoir qu’il n’y aura aucune limite aux fantasmes que des équipes spécialisées ont décidés de créer pour vous. Cette mise en réseau de nouveaux besoins signifient un pactole à soutirer à ceux qui en seront les victimes : nous ? Oui ! les fantasmes, pour la plupart, sont des produits de consommation. Ce que cela va-t-il devenir ? Vers quelle crue va déborder la chair crue ou cuite ? Nous pouvons l’imaginer ; et même si nous ne l’imaginons pas, nous savons que nous n’échapperons pas à cette inondation produite par les humeurs des l’organismes humains qui s’épanchent. À moins d’émigrer de l’espèce humaine, nous y passons tous, Même si nous sommes au seuil de la mort, le programme poussière qui s’est infiltré dans votre ordinateur dira : il n’est pas mort, il bande encore ! J’ai vu cette photo de femme déguisée en nonne avec un sexe distendu par un spéculum et, enfoncé dans son anus, un entonnoir dans lequel un homme ayant un sexe hors toutes proportions y pisse. Ce n’est rien, il y a pire et le pire n’a aucune limite. Et si le seul horizon profond comme une gorge de nonne chantant un Te Deum était le trou noir des trous noirs défoncés par notre perplexité. Mes frères et mes sœurs de lait, nous verrons dans vos entrailles le sang, le sperme, l’urine, la merde, la sueur, l’huile de vidange et, qui sait ?, l’eau bénite.
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Cependant, la beauté n’est pas vaincue. Dans cette aube élégiaque, aux abords d’une forêt noyée de lumière, à côté d’un enfant qui se vide à cause de la turista, regardez, regardez, regardez, perché sur ce tas de détritus, ce cochon couleur or qui bouffe une serviette hygiénique et s’engraisse pour le festin de notre futur.