farioli
03 août

Pillage


Warning: file_exists() [function.file-exists]: open_basedir restriction in effect. File(/mnt/124/free.fr/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/cache/41422ac1a87b6d17002de6c4140df57c.jpg) is not within the allowed path(s): (/mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b) in /mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/image-shadow.php on line 198
47.jpg Article éclairant ; beau synopsis pour une nouvelle série, aprés Rome…dimension si méconnue de nos fondations historiques et sur les "liens" entre nos mondes méditerranéens, dont la Sicile fut témoin.

En voici un extrait (le reste  de ce remarquable article est ICI) :

Une prostituée, assise en posture triomphante, pousse des cris obscènes sur le trône patriarcal d’Hagia Sophia, Sainte-Sophie, coeur religieux de Byzance. D’autres filles de joie reçoivent l’hommage des croisés francs en train de briser la grande iconostase. A l’intérieur du sanctuaire, pour assouvir leur soif de butin, les profanateurs hissent leurs mules, qu’ils chargent de reliques d’or. Ce 13 avril 1204, les flammes s’élèvent déjà sur une bonne moitié de la ville sainte. Andrea Dandolo, le doge de Venise presque aveugle depuis une rixe lointaine avec des Byzantins, et les princes de la quatrième croisade - Baudouin, comte de Flandre, Boniface, marquis de Montferrat, Louis, comte de Blois - viennent de prendre possession du palais. Hommage aux vainqueurs : ils donnent trois jours aux soldats pour piller Constantinople.

Une ivresse d’or et de sang leur monte alors à la tête. Au son des trompettes, derrière une litanie de prêtres en ornements, les croisés se ruent dans la ville sainte des Grecs, tuent tout sur leur passage, massacrent les nouveau-nés, outragent des femmes, rouent de coups de vieux moines. Aucune église n’est épargnée. Ils brisent les icônes et répandent par terre "le corps et le sang du Sauveur". Témoin des atrocités, Jean Masaritès, métropolite d’Ephèse, raconte qu’"ils versent du sang sur les saintes tables et, à la place de l’Agneau de Dieu sacrifié, traînent des gens comme des moutons pour leur trancher la tête". Si fière de sa culture, Byzance voit s’envoler en fumée des tonnes de manuscrits de l’Antiquité. Car les croisés dépouillent aussi les bibliothèques, les palais et hôtels particuliers, les places et édifices publics de trésors que neuf siècles d’histoire ont entassés. Dans sa Conquête de Constantinople, le chroniqueur Robert de Clari assure qu’avant l’assaut les croisés avaient juré sur les Saints Evangiles qu’"ils ne porteraient pas la main sur les moines, les prêtres et clercs grecs et n’endommageraient les églises, ni les monastères". Mais comment résister à la tentation devant les trônes et les autels, les reliques et les bijoux, les vaisselles d’or et d’argent, les étoffes brodées ? Les clercs de l’expédition ne sont pas les derniers à participer à la curée. Jamais ils n’avaient osé rêver à pareille manne. Les collections de reliques de Byzance sont les plus belles de l’histoire de la chrétienté. Martin de Pairis, abbé cistercien, et Pierre de Capoue, cardinal et légat du pape, puisent à pleines mains dans des chefs-d’oeuvre qui finiront dans les églises de France…