farioli
05 fév

Petite pensée au cher disparu

Une bribe à propos des principes romanesques de Julien Gracq

 

 

Créer un monde parallèle ou homographique, laisser le moins de place possible à la caractérisation temporelle du sujet, donner au style la technique du glacis, voilà ce que je retiens. Cela me suffit presque pour dire que tout l’intérêt de ces choix, c’est de donner un rythme et un non-temps à la lecture. C’est de placer l’œuvre hors de l’époque et de ces vices de précipitation, de quantité et de vitesse.

 

Malgré la critique, non justifiée (à mon sens), que Julien Gracq a fait de l’écriture de Huysmans quant à la souffrance dans la recherche paranoïaque d’un mot rare et sa peine qu’il met pour la construction des phrases, je garde ces deux zigotos liés en botte dans ma tronche. Ces deux extrêmes me touchent et m’aident à respirer.

 

 

Si j’avais un souhait littéraire cela consisterait à greffer le style de Julien Gracq pour sa rigueur et la dignité de sa prétention, celui de Huysmans pour ses non-récits et la charge baroque de son savoir, celui de Stanislas Lem pour le concept « d’autre »