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Plusieurs fois dans Le Deuxième Monde nous avons esquissé quelques notions de « philosophie » de boudeur. Nous allons donc inaugurer une nouvelle catégorie que nous appellerons : Leçons de mots et de choses.
Des idées seront un peu plus développées que dans d’autres catégorie où nous avons lancé des phrases absconses parce sans tenue argumentaire.
Depuis Roland Barthes, avec plus de précision, nous savons que Métonymie et métaphore sont les principales expressions du langage qui nous mettent en rapport au réel physique et ses conséquences. De ce point de vue, la métaphore platonicienne de la torche, c’est-à-dire du reflet changeant qu’offre à la vue ce type d’éclairage, se rapproche assez de la métaphore de Popper et Lorenz sur « tout est hypothèse ». La caverne elle-même est un champ hypothétique qui se prolonge à l’extérieur, sans bornes.
Pendant des années, j’ai réfléchi sur ce qui pourrait être une sorte d’outil conceptuel sous forme d’axiome : « tout semble hypothèse ». L’apport du verbe pour mettre les choses en relation m’ont fait privilégier le verbe sembler. J’ai dit par ailleurs que l’usage de la copule est une des grandes faiblesses du discours philosophique. En effet il rend dogmatique le discours qui l’utilise puisqu’il présuppose qu’il puisse exister dès lors une certitude globalisante. La copule se comporte comme si elle établissait de fait une cosmogonie avec des frontières conceptuelles définies par le discours qui l’utilise pour pointiller les concepts ; très heureusement les frontières ne sont jamais définitives. Dans sa propre cosmogonie, le « Discours de la Méthode » est imparable, irréfutable dans les frontières du petit monde qu’il induit. Or, le temps montre que jamais ces petits mondes, tels que les a définis Umberto Eco, ne sont jamais des paradis, sinon des paradis plus avortés que perdus. Il en est de même de l’impérialisme des catégories kantiennes, parce que structurant l’espace kantien elles sont irréfutables dans cet espace mort né. La critique de Hegel envers Kant ne fait que piétiner les plates-bandes, sans rien apporter aux roses kantiennes qui ne poussent que dans le jardin qui jouxte un cimetière. Le jardin kantien artificiel, le jardin hégélien avec ses mauvaises herbes, pleines de vitalité, sont immanents. De ce point de vue, je pense comme fausses les propositions de Martin Heidegger dans ‘Être et Temps (Sein und Zeit), même s’il semble que le lien entre être et temps incline ses concepts vers de l’improbabilité et que le cheminement du maître de l’Etant induisait cette usure de la copule comme squelette conceptuel. Ainsi, son discours métaphysique reste risqué à tel point que vers la fin de sa vie, il a un peu renié ce qui de venait une caricature que cet usage abusif de la copule dans tous ses états. Comme je l’ai déjà exprimé le verbe sembler, contrairement à ce qui pourrait laisser penser dans une lecture simplifiée ni une faiblesse formaliste ni une stratégie langagière pour dévier les difficultés d’escalade. Et puis après tout on peut aussi imaginer qu’avec une relecture des mots et des choses du monde qui s’ouvre à mesure que la pensée en orne les bords, la philosophie ne se réduit pas à l’escalade d’une infinie falaise de verre. Au contraire, « Sembler » se comporte dans le discours comme un aérateur de la pensée et peut être posé comme clef de la mesure avec dièse et bémol, selon. C’est pour ma part une entrouverture fluctuante, mais ni une braguette freudienne ni un soupirail heideggérien. On pose comme préalable au discours de toujours dévier de l’anthropomorphisme et de sa position intermédiaire qui semble être située entre zéro et l’infini. Sans doute il n’y a ni zéro ni infini que comme marque d’incapacité d’apprécier la dynamique des horizons. Nous le savons, un discours reste un discours lié par les flamboiements de la métaphore et la métonymie et les autres formes de la rhétorique qui gravitent autour de la table sans vraiment jamais rien distinguer. De ce point de vue aussi, l’approche de Ferdinand Gonseth établie une sorte de rupture (paradigme ?) son discours indique vaguement des directions montrées au bout d’un doigt magistral, avec des avertissements sur les difficultés du parcours comme, par exemple, la notion d’horizon profond. Ainsi ce petit monde semble posé comme une hypothèse d’hypothèses où le cheminement complexe vers des horizons de plus en plus profonds semblent supposer les deux extrêmes qui encadrent l’inencadrable et la quête du sens semble voilée, car plus elle avance plus des horizons encore plus profonds se succèdent. Poser l’humain comme au centre de forces cryptées peut présupposer un discours d’abandon rendant la pensée impuissante. En face du monde, comme un chat l’humain fait « miaou ! ». Les horizons voilés n’apportent qu’un désespoir définitif : circulez il n’y a rien à penser. Mais on sait avec Platon que le jeu vaut la flamme. Jouons.
Une, parmi d’autres, grande erreur de la pensée de Marx adaptée aux conditions objectives et subjectives de l’infléchissement de l’histoire, c’est de n’avoir pas eu accès aux lois du chaos qui semblent régir fortement le développement des corps complexes. Or “sembler” comme alternative langagière pose les lois du chaos comme régissant en tout ou en partie les mots et choses en relations (y compris ce texte). Il me semble que le discours philosophique n’a jamais pu établir de position géodésique qui lui garde un ordre favorable même s’il a été réfuté. Pourquoi ? Parce que, même si ce qui a été dit ici précédemment devient une contradiction, le discours philosophique “est” par nature irréfutable, surtout s’il établit la copule comme une brique essentielle pour sa fondation. Irréfutable dans les contours qu’il dessine. Cette réduction aux contours « semble » correspondre à la loi du genre. On le sait, dans la pensée les genres se comportent comme des stratégies de codification et il arrive que la codification se prenne pour un tout sinon pour le Tout. Le verbe sembler délite le discours de sa fonction stricte philosophique puisqu’il établit la réfutation comme une révolution permanente, comme une tâche de fond. Et pas comme une cérémonie théorique prochaine tel que l’indique Popper pour les sciences. « Sembler » réfute le genre comme permanent. Il n’y a, dès lors, plus réellement de concepts, mais le concept ou sa notion deviennent toujours plus fluctuants, sinon, par conséquence, plus subtil qu’une fluctuation : un horizon. À l’aulne des lois d’Einstein et de leurs prolongations contemporaines dans les super cordes, on peut aisément comprendre que l’image d’une étoile, dans le ciel nocturne plus qu’un point scintillant puisse être métaphorisée par la notion d’horizon. On en dit plus sur l’étoile en la caractérisant par horizon que par point scintillant. La notion d’horizon inclut tout ce que l’on peut savoir (en devenir) de la matière et tout ce que l’on peut savoir (pourrait) de nos discours en devenir. Ce qui est valable pour l’étoile l’est pour le ciel mais encore pour le sucre qui fond dans le café. On peut alors oser :
Tout semble horizon.
Nous reviendrons sur « Tout » qui ici ne sert qu’à désigner le bric à brac de ce que sait désigner la pensée.
Et pour revenir à la codification qui se prend pour un tout sinon pour le Tout. Cette notion vague du Tout ne serait qu’un horizon. « Un horizon » comme algorithme fonde une contradiction ; N’ayant ni début ni fin, ne correspondant qu’à de l’apparence, l’horizon ne se compte pas ; c’est en ce sens que l’horizon qu’est le café ou Aldébaran (constellation du Taureau) ou le sens que sous-tends ce texte devient une autre manière plus souple de codification pour un peu plus d’intelligibilité.
Nous n’irons pas plus loin, car il y a ici largement de quoi « se casser la tête ». Magnifique expression que le casse-tête, il indique que l’opération de penser change l’opérateur, mais encore : penser change le monde. Changer le monde ? Ce n’est rien, de plus ou de moins que changer d’horizon.