farioli
27 sept

Statues (1)


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Dans  Un article canon de fusil l’interview d’André Brossart à propos de son livre : ”Le Grand dégoût culturel”

  Extrait  : la fin : La culture est profuse, la politique est rare. Il n’y a pas si longtemps – les années 1980 -, on pouvait encore espérer une politisation des questions culturelles, c’est-à-dire que la culture s’accroche à des enjeux et à des engagements. Je pense aux questions de l’autogestion, de l’organisation du travail, de l’habitat populaire. Aujourd’hui, alors que la culture est tout et partout, son potentiel politique a disparu. Dans le grand supermarché où tout le monde trouve ce qu’il cherche, la culture devient un gouvernement qui calme avec des dispositifs désactivant le politique : la figure du Che est célébrée à travers un film tous publics, le groupe Manouchian a son square. Toutes ces opérations de recyclage conservent la trace des paroxysmes politiques passés sous une forme funéraire. Dans le livre, je cite Chris Marker : « Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’Histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la Mort, c’est ce que nous appelons culture » (in Les Statues meurent aussi d’Alain Resnais - Arte Vidéo). Beaucoup d’acteurs de la scène culturelle pensent très sincèrement qu’ils font de la politique, qu’il y a une dimension politique primordiale dans ce qu’ils font. Ils voient dans leurs œuvres des motifs de radicalité, des figures susceptibles d’engager et de produire des effets politiques. Je n’y crois pas du tout ; car, pour évaluer la force politique d’un film ou d’une pièce de théâtre, il faudrait montrer que son public s’est ensuite transformé en autre chose. Or, aujourd’hui, quel spectateur sort d’une pièce de Genet ou de Koltès avec des dispositions politiques ? Evidemment que ça doit arriver, mais c’est au mieux à l’extrême marge. La majorité rentre chez elle avec la satisfaction d’avoir vu « une bonne pièce » ou « un bon film » et d’avoir augmenté son capital culturel.