farioli
03 mar

Wagons


Warning: file_exists() [function.file-exists]: open_basedir restriction in effect. File(/mnt/124/free.fr/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/cache/4e670c8c6d87268f29af827ec131b95e.jpg) is not within the allowed path(s): (/mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b) in /mnt/109/sdb/e/8/catastrophy.b/wordpress/wp-content/plugins/image-shadow/image-shadow.php on line 198

b2.png A propos du communisme, Michel Onfray a raison sur toute la ligne et son analyse politique et les références historiques sur le stalinisme sont incontournables. Le PC n’a pas changé puisqu’il a gardé la même structure organisationnelle, le même fonctionnement et les mêmes dirigeants à quelque chose près. Oui, les militants les plus sincères ont été trompés. Beaucoup ont déserté ce parti qui les a maintes fois trahi. Dans ce texte Michel Onfray fait judicieusement la différence entre une idée noble qui avait pour but de combattre et réduire toutes les oppressions et le détournement historique qui a sali et quasiment gommé cette idée. Peut-être aussi, par manque d’esprit critique, par opportunisme politicien, par détournement idéologique, Marx a été considéré comme un prophète, et non comme un philosophe qui amenait une contribution à la conscience universelle sans la clore, mais tout au contraire en la dynamisant. C’est ainsi qu’une pensée vivante a été sclérosée, figée dans une gangue de présupposés et d’ignorance puis transformée en parole d’évangile. Je me souviens, lorsque, en tant que militant trotskiste, donc théoriquement anti stalinien, on nous serinait cette chose effroyable que la philosophie était désormais inutile. Historiquement finie. Je me souviens lorsqu’on parlait du Marxisme comme d’une science. L’horreur. Les hommes de bonne volonté ont été trahis parce que leurs actions furent soumises à des dogmes et que les prêtres leur ont sucé la moelle. Cette trahison couvre toute la gauche sans exception. Le sectarisme, partout, a vaincu. Ce point est capital. Il demande plus qu’une interne autocritique mais une réduction à néant de tous les dogmes et d’abord : la fin des dirigeants. Rien n’est plus ennemi de la pensée que l’idée qu’il puisse y avoir des dirigeants dont la parole serait une autorité ou qu’un moindre privilège puisse être attaché à la fonction d’être au service des autres. Revenons sur terre. La fin des dirigeants est un absolu, le mélange d’un rêve et d’une hypothèse. Ce n’est pas par l’onirisme et la posture que l’on mettra le petit caporal hors d’état de nuire.


Lorsqu’à une critique, quelle qu’elle soit, on n’y oppose la violence physique, on trahi l’honneur de l’esprit humain. Ce type qui fait des menaces ne mérite pas d’être du camp de la gauche : c’est un barbare, rien de moins.
Cela dit les propos de Michel Onfray sur Ségolène Royal ne sont pas sans jugements de valeur et quelque peu «staliniens» aussi (il me semble) (à gauche le stalinisme est entré dans nos âmes, que nous le voulions ou pas) parce que portés par jugement d’autorité sans développement tactique lié aux conditions politiques présentes. C’est la faiblesse de sa position. C’est une posture idéaliste. Son analyse est fausse, car elle est absolue et non pas relative aux possibilités des rythmes de l’histoire qui ne sont jamais ceux que l’on désire qu’ils soient.
Voter Socialiste aujourd’hui c’est refuser d’abord la réaction. Triste combat, certes, mais tout est à reconstruire. Je ne crois pas qu’un collier de phalanstères sur le cou d’une humanité top model soit à l’ordre du jour dans le monde triomphant du profit, lorsque un quart de la population mondiale n’a pas encore l’électricité. Le train d’Harpo Marx fonce en brûlant ses wagons et dans ce train Michel Onfray veut-il faire la fête ? C’est une insulte à ceux qui manquent de tout. Michel Onfray se trompe d’ennemi. C’est déjà un pas immense dans la conscience que de mettre nos forces en commun pour battre ceux qui ouvertement veulent continuer à lancer le train vers la mort. Ceux qui aujourd’hui sont aux commandes. Ségolène Royal, n’est pas une voie royale ( il n’y en a pas, il n’y en aura jamais !) c’est un point qui peut permettre la convergence de nos forces. Continuer à construire des sectes politiques au nom d’absolus est non seulement voué à l’échec, mais encore c’est s’égarer dans la vanité. A ce titre il convient de critiquer sans détruire ce qui peut permettre l’unité d’action. Ne nous trompons pas d’ennemi aujourd’hui, ensembles, il faut empêcher coûte que coûte que Sarkozy prenne le pouvoir. Rien d’autre pour l’instant. Si Michel Onfray avait du courage politique, et une liberté par rapport à ses convictions qui ne devraient être que des interrogations, des hypothèses, il signerait le texte proposé par le PS avec les 150 intellectuels. Il se vaincrait lui même. L’honneur, en définitive, n’est-il pas de se vaincre soi-même ?