farioli
14 juil

Vintage : Célébration


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 Tiré d’une de mes nouvelles écrite il y a vingt ans : la création du monde :

ISAÏE

 

… Dieu révélé, que le monde t’aime !

Certains pour ton nom se sont fait scier entre deux planches.

Certains pendant les croisades t’ont suivi en suivant la queue d’un âne, pour terminer le ventre gonflé et explosé au soleil. Certains pour te vénérer ont dansé sous la lune avec un poulet mort dans la bouche, jusqu’à mourir d’inanition. Certains en suivant les préceptes de saint Colomban se sont mortifiés, sans dormir, sans manger. A Nicomédie, sainte Antoinette fut mise à la question, éprouvée par toutes sortes de tortures. Ensuite durant trois jours elle fut suspendue par un bras, puis enfermée deux ans dans un cachot, enfin brûlée par ordre du président Priscillien. A Lork en Autriche, saint Florian, sous l’Empereur Dioclétien, fut, par ordre du président Aquilin, précipité dans la rivière d’Ens, avec une grosse pierre au cou. A Tarse sainte Pélagie, vierge, qui, ayant été renfermée dans un boeuf d’airain ardent accomplit son martyre sous Dioclétien. A Thessalonique, Pérégrin et Irène, furent consumés dans les flammes. A Jérusalem saint Maxime, par ordre du César Maximilien-Galère eut un oeil arraché, un pied brûlé au fer chaud et fut condamné aux mines. sainte Couronne sous l’Empereur Antonin, fut démembrée entre deux arbres. A Lampsaque, dans l’Hellespont, sainte Denyse fut à seize ans abandonnée à deux jeunes débauchés, le proconsul la fit décapiter en l’an 254. Sainte Restitute, par le juge Procule, fut exposée sur la mer, dans une barque pleine de poix et d’étoupes pour être brûlée au milieu des eaux. Dans le Vivarais, saint Andéol envoyé par saint Polycarpe prêcher en Gaule, fut sous l’Empereur Sévère, frappé avec des bâtons hérissés d’épines, puis avec une épée de bois on lui fendit la tête en quatre parties, en forme de croix. En Thébaïde, saint Aquilas fut déchiré avec des peignes de fer. Certains se sont enfermés aux sommets de hautes montagnes, en priant jusqu’à ce qu’on vienne les supplier d’être des intercesseurs. Près de Vendôme saint Bié ou Béat, vêtu d’une haire encendrée a vécu dans une grotte, son boire était de l’eau en petite quantité et il ne vivait que de racines et d’herbes sauvages. Mais on pourrait ainsi continuer sans fin avec saint Porphyre, sainte Agathocle, saint Polyeucte, sainte Lucie à Syracuse, sainte Thessalonique, et saint Emphrem le Syrien…

Certains, en Orient ont fait des pyramides de têtes humaines de plus de cent mètres de haut pour obtenir ton consentement. Certains aux Amériques, ont massacré en ton nom, ceux qui ouvraient en un autre nom de dieu des millions de poitrines avec des couteaux d’obsidienne sur des pierres sacrificielles. Certains ont brûlé des villes entières, violé femmes et enfants, ils ont découpé les corps de nouveau-nés, en ont pressé les chairs avec des systèmes de vis sans fin, s’en sont fait des bracelets, des pendentifs et des slips pour t’y imbriquer. Margaret Clitheroe à York eut son corps, avec un enfant en gestation dans le ventre, écrasé par des poids. Quelqu’un t’a tué sur les murs d’une ville provinciale, et s’est usé les jambes, hagard, d’Aden à Berbera. D’autres t’ont ressuscité avec des autocollants sur des Kalachnikov. Les pires sans doute, avec la bénédiction de l’église Romaine, au nom de la pureté et par des techniques industrielles ont fabriqué des milliers de mètres de tissus avec les cheveux des femmes et enfants gazés puis carbonisés pour servir d’engrais. Certains ont juré sur l’honneur en ton nom sur des bannières étoilées, ont massacré peuples entiers d’indiens et d’asiates, en leur faisant cuire la peau ou en leur faisant surgir des tumeurs. Certains plus compacts, se sont attaqués à leur propre corps en se faisant éclater une pustule sur le front, pour troisième oeil, à Schiedam, ou en tenant leur bras en l’air jusqu’à ce qu’il pourrisse à Calcutta. Certains plus réalistes se crucifient encore à Manille. Des savants t’ont vu dans les étoiles et dans une crotte de mouche. Tes fidèles ont épluché au cutter, pour t’adorer, la peau de leurs ennemis et ont laissé les corps écorchés cuire au soleil. Mais cette fureur ne s’est pas ralentie au contraire. Jamais elle n’a été autant fulgurante qu’aujourd’hui. On dépèce, on viole, on décapite, on torture, on martyrise, on utilise toutes sortes d’énergies pour réduire les corps, les ongles, pour transformer des enfants en plaies, des femmes en bouses, des hommes en radiations. Comme si ce banquet de chairs humaines commencé dans la nuit des temps tournait à l’étripaille et la ripaille cosmique. Il n’y aura jamais assez de suppliciés pour te célébrer. Jamais assez de cris pour t’implorer. Jamais assez d’yeux crevés pour te voir et de larmes pour posséder tes cailloux d’où naîtront les ruines sur lesquelles s’acharneront les extrémistes des circoncellions nouvelles.