farioli
08 mai

Changement de décor


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La mère d’Adrien Feracci, veuve à l’âge de vingt-cinq ans, consacra sa vie à son fils qui n’eut jamais de soucis sur l’attitude des femmes à son égard. Beau gosse, brun et athlétique, les filles du collège en étaient folles. Cela doit sembler surprenant pour un homme d’être ainsi adulé : d’abord par sa mère, qui ne peut prononcer trois mots de suite sans inclure mon petit fils chéri ou exactement u mo cucunellu bellu puis par les filles du quartier, prêtes à s’écharper pour devenir l’élue qui obtiendra un regard d’Adrien Feracci, un regard seulement.

Élève médiocre, à l’intelligence médiocre, à l’esprit médiocre et médiocrement aimé par ses amis, trop dépouillés de leurs flirts par ce Don Juan provincial qui n’avait que son physique à échanger, Adrien Feracci eut la chance d’obtenir l’oral de rattrapage à son baccalauréat avec un total de points médiocre grâce au charme qu’il opéra sur la prof d’histoire géo. Comme beaucoup de zigotos dans son genre, ne sachant trop quoi faire, n’étant doué pour rien, il choisit la Fac de droit de Marseille pour tenter d’acquérir une formation d’avenir.

Fac. Les filles de la Fac furent des furies et le farniente d’Adrien Feracci se satisfit dans tous les charmants orifices qu’il désira se farcir. Chemin faisant, il ne parvint nulle part, sauf vers une frise sinueuse : la bringue.

En trois ans de Faculté, dont personne ne sait à combien de kilomètres il s’y approcha, son sort fut scellé : alcoolisme.

Malgré cette fâcheuse tendance, qui se confondait avec un esprit festif, en rentrant de Faculté, Adrien Feracci réussit à bricoler une agence d’assurance. Et lorsque sa mère, dans les intervalles de mon petit chéri et u mo cucunellu bellu , s’inquiétait de voir le débit des bouteilles de pastis, Adrien la rassurait, ce qui était normal pour la profession où il échut.

Ce coq toujours entouré de nombreuses poules se maria et deux enfants naquirent avant le divorce. Comme héritage génétique, heureusement pour eux, les marmots ne reçurent que la beauté.

À partir de sa trente-sixième année ce fut la double descente, œsophagienne et sociale, toutefois il y eut deux paliers de décompression.

Le premier palier fut de se voir quasiment offrir sur un plateau, à côté d’une bouteille de Casanis, un poste de conseillé municipal, mais un jour le fieffé ignare, pété comme une durite, faillit se tuer en cognant sur la statue de l’empereur située dans l’entrée de la mairie. Vomissant par terre, en proie à un delirium tremens, il se pissa dessus. C’est ainsi que se termina la carrière politique d’Adrien Feracci. Le deuxième palier fut d’avoir le pot de rencontrer une jeune Italienne aussi riche que les berges du Pô. Perche ? Quand la bella ragazza se rendit compte que le sperme d’Adrien Feracci égalât les 45° de pastaga, elle vira de bord pour un autre hidalgo à la crête-de-coq moins défraîchie. Devenu raide comme un passe-lacet et comme l’injustice qui l’accablait le pauvre poivrot pissa encore plus de pastis.

Son foie éclata.

Dans la cathédrale, pour son enterrement, il y avait une forte majorité de femmes. Toutes celles qui avaient reçu l’once du mon petit chéri chéri et de u mo cucunellu bellu, toutes celle qui avaient été trahies, et toutes celles qui, dédaignées, se seraient donné corps et âme pour avoir leur compte. Toutes pardonnaient. Toutes pleuraient leur prince charmant. Deo gratias.

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